ce mois d'avril, Ghislain Zuccolo, directeur de la PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme :
www.pmaf.org ) a publié dans le magazine Bio contact un article expliquant les conditions de vie des vaches des élevages intensifs, qui fournissent le lait premier prix.
voici un petit résumé :
Les usines à laitde nos jours en France, cinq races bovines dominent. Ce sont celles qui produisent le plus de rendement en viande et en lait.
pour le lait, c'est la race Prim'Holstein, que nous reconnaissons aisément:
en 1945, elle produisait 3500 litres par an.
aujourd'hui, elle atteint les 10 000 L ! C'est dix fois plus de lait que son propre veau aurait besoin.
Et cela grâce à une sélection génétique qui fragilise son organisme et nuit gravement à son bien-être :
Les boiteriesavec cet acharnement génétique, les mamelles des vaches sont gonflées à bloc, au point qu'elles écartent les pattes arrière vers l'extérieur et provoquent une démarche anormale et des dommages importants aux onglons extérieurs.
Aussi, leur alimentation est riche en aliments concentrés et hyperprotéinés (maïs, tourteaux de soja...) afin de permettre la production de grande quantité de lait. Mais cette alimentation est pauvre en fibre, ce qui ne convient pas à des ruminants. En résulte un déséquilibre de la flore microbienne du rumen, dont l'une des conséquences sont l'apparition de boiteries, très douloureuses.
autres facteurs d'apparition de ces boiteries :
les sols glissants et durs,
le manque d'hygiène dans les étables
l'absence ou l'insuffisance de litière
les box trop courts au point que les vaches doivent loger leurs pattes arrière dans les rigoles destinées à recueillir les effluents.
les boxes trop étroits gênent les vaches qui veulent se lever et se coucher, ce qui favorisent les lésions aux jarrets et aux genoux. Du coup les vaches préfèrent rester debout et donc se fatiguent.
Dans les élevages bio, les étables sont propres, paillées et confortables, les vaches passent d'avantage de temps couchées, et ont donc beaucoup moins de boiteries et de lésions.
Les mammitesun autre problème c'est l'appartition des mammites, c'est à dire l'inflammation des pis : c'est chaque année 20 à 40% des vaches qui sont touchées, principalement celles dont la production est intensive.
les causes : un manque d'hygiène, un déséquilibre alimentaire, le poids du lait.
Les fièvres de laitElles sont dues à un déficit en disponibilité rapide de calcium.
Cette maladie touche près de 10% des vaches laitières, principalement dans les élevages intensifs.
cause : les vaches exportent leur calcium dans leur lait et s'en retrouvent donc carencées.
Les symptomes : faiblesse de tous les muscles, difficulté pour se relever, démarche instable, problèmes cardiaques... jusque, parfois, un coma mortel.
infertilitédès qu'elles atteignent l'âge de deux ans, les vaches font veau sur veau afin de garder une production maximale de lait.
3 jours après leur mise bas, elles sont déjà réinséminées!
s'en suit des problèmes croissants de fertilité.
La technique zéro pâturagecertains élevages intensifs privent totalement leurs vaches du pâturage, qui restent toute leur vie en étable. En plus de leur bien-être psychologique qui en prend un coup, leur sol souillé favorise leurs infections
La séparation veau mèrePour qu'elle produise du lait, une vache doit avoir un veau. Ce veau lui est retiré 24h après sa naissance, afin que le lait soit récolté dans sa totalité. C'est une épreuve très douloureuse et stressante pour le veau comme pour la mère qui a un insctinct maternel très développé.
Le veau sera engraissé jusqu'à 5 mois puis envoyé à la boucherie, ou, si c'est une génisse, elle assurera la relève des vaches réformées qui partiront à l'abattoir.
En élevage bio, les éleveurs privilégient les races n'ayant pas subi de manipulation génétique, limitent l'utilisation d'antibiotiques. Les vaches ont des bâtiments propres et confortables, une alimentation équilibrée (les aliments concentrés sont limités), profitent du pâturage et restent plus longtemps avec leur veau.